dimanche 20 novembre 2011

2012, année Rodanski à Lyon



L'association Stanislas Rodanski prépare un hommage à Rodanski pour l'année prochaine. Voici les grandes lignes du programme :


- Du 24 avril au 20 août 2012 : exposition "Les horizons perdus de Stanislas Rodanski " à la Bibliothèque Municipale de Lyon Part-Dieu
- Un colloque : Stanislas Rodanski: Rupture(s) de style/Style(s) de la rupture: le  26 avril 2012 au Musée des Beaux-Arts de Lyon, 
- Projections de films, création sonore et diverses interventions artistiques à l' Hôpital Saint-Jean-de-Dieu en mai et septembre 2012

- D'avril à décembre 2012 des rencontres et diverses manifestations artistiques se tiendront dans d'autres lieux à Lyon  
- Parution du premier ouvrage de référence consacré à Stanislas Rodanski (Photobiographie par Bernard Cadoux et Jean-Paul Lebesson, textes et documents inédits chez Fage Editions)
- Réalisation d'un webdocumentaire sur les relations que Rodanski entretenait avec la ville 

Le poète retiré du monde (1954-1981)

Nuit du 31 décembre 1953 : Stanislas Rodanski entre à l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu, unité Saint-Louis. .
Avril 1975 : visite de François Di Dio à Saint-Jean-de-Dieu en vue d’une publication.

 Photographie prise par François Di Dio lors de sa visite.

Novembre 1975 : achevé-d’imprimer de La victoire à l’ombre des ailes édité par Le Soleil Noir, préfacé par Julien Gracq.
1977 : réaménagement de l'unité Saint-Louis : Rodanski se voit attribuer la chambre n°9 dont la fenêtre comporte des barreaux. Rencontre avec le psychologue Bernard Cadoux et le cinéaste Jean-Paul Lebesson. Relation qui aboutit à deux films, Horizon perdu (1980) et S.R., enquête sur un tueur d’images (1991).
Janvier 1979 : Rodanski reçoit la visite de Jacques-Elisée Veuillet à l'hôpital.
1980 : seconde visite de Jacques-Elisée Veuillet. Rencontre de courte durée. Rodanski, quittant son ami, lui dit : « Je suis le dernier surréaliste vivant ».
Nuit du 22 au 23 juillet 1981 : décès de Stanislas Rodanski.

Mourir
Dormir un peu sans rêver
(Poème 2, Supérieur Inconnu, n° 4, p. 71)

L’écriture, entre errance et enfermement (1948-1953)

21 décembre 1948 : Rodanski rédige A cela près, qu'il confie le lendemain à son ami lyonnais Jacques-Elisée Veuillet.
Début janvier 1949 : Rodanski est à Lyon.
Nuit du 17 janvier 1949 au 18 janvier 1949 : il est arrêté puis relâché. Il trouve refuge dans la chambre d’internat de Jacques-Elisée Veuillet, qu’il quitte le lendemain matin.
20 janvier 1949 : il retourne rendre visite à Veuillet. Esclandre, les représentants de l’établissement scolaire appellent la police : Rodanski est arrêté, puis transféré à l’hôpital de Perray-Vaucluse.
Février 1949 : il rédige la première version de Spectr’acteur.
Mars 1949 : Rodanski reçoit la visite de Jacques-Elisée Veuillet à qui il remet le manuscrit de Spectr’acteur.
Avril-mai 1949 : Le roi pêcheur est joué au Théâtre Montparnasse. Julien Gracq rapporte avoir offert une entrée à Rodanski. Dans sa lettre à Gracq du 24 juillet 1949, celui-ci indique n’avoir pu assister à une représentation « étant alors en tôle » (cf. « Stanislas Rodanski : 9 lettres autographes à Julien Gracq », Succession Julien Gracq, p. 34).
Mai 1949 : retour à Lyon, suivi d’un séjour à Megève.
Juillet 1949 : retour à Paris.
1er août 1949 : arrestation pour vagabondage.
2  août 1949 : transfert à Sainte-Anne.
8 août 1949 : transfert à l’hôpital psychiatrique de Villejuif, hospitalisé dans la section Henri Colin (malades dangereux).
1950-1952 : à Villejuif, il rédige La victoire à l’ombre des ailes, Requiem for me, Lancelo et la chimère.
Décembre 1951-janvier 1952 : Rodanski répond à une enquête de François Di Dio par sa Lettre au Soleil noir, qui paraît en février.
Juin 1952 : parution de sa seconde contribution à la revue de Di Dio : La sanglant symbole, titre qu'il emprunte à Jacques Vaché.
30 octobre 1952 : il sort de l'hôpital de Villejuif.
1953 : il vit entre Lyon et Paris. Rédige Visage de Saint-Germain-des-Près, publié sous le pseudonyme de Lancelo.

Le surréalisme entre Lyon et Paris (1947-1948)

Printemps 1947 : Rodanski monte à Paris pour y suivre des cours. En réalité, il participe aux activités du groupe surréaliste. Il fréquente régulièrement les ateliers des peintres Victor Brauner et Jacques Hérold. Chez ce dernier, il rencontre et se lie d’amitié avec Julien Gracq.
21 juin 1947 : il participe pour la première fois à une réunion du groupe surréaliste, signe la déclaration Rupture inaugurale.


Le café de la Place Blanche, où se tenaient les réunions du groupe surréaliste.

7 juillet 1947 : il figure parmi les membres du groupe surréaliste sur les photographies prises par Denise Bellon  lors de l’inauguration de l’exposition « Le surréalisme en 1947 » (voir ici, et sur cette exposition, voir ici, et encore ).
Automne 1947 : il est hospitalisé à Caluire où il subit un traitement par électrochocs.
Hiver 1947 : retour à Paris. Avec Sarane Alexandrian, Henri Heisler, Vera Herold et Claude Tarnaud, Rodanski fonde la revue Néon, dont il trouve le titre.
Décembre 1947 : arrêté à Paris, passe une nuit en garde à vue.
Janvier 1948 : retour à Lyon. Tentative de suicide avec Béatrice de La Sablière.


 Carte de vœux de Victor Brauner pour l'année 1948 (source)

30 janvier 1948 : arrêté par Police Secours, pour une tentative de vol de voiture, il est incarcéré pendant trente jours à la prison Saint-Paul de Lyon.
Fin février 1948 : notamment grâce à l’intervention du père de Jacques-Elisée Veuillet, avocat, Rodanski est libéré en échange d’une promesse de séjour dans une maison de santé, à Collonges-au-Mont-d’Or.
2 mai-7 juin 1948 : il rédige son journal, qui paraîtra sous le titre de Dernier journal tenu par Arnold.
9 mai 1948 : reçoit une lettre d’André Breton.
7 juin 1948 : sort de la maison de santé de Collonges-au-Mont-d’Or.
Juin 1948 : il s’engage dans la première demi-brigade coloniale de commandos parachutistes de Vannes, en Bretagne.
Octobre 1948 : il déserte, revient à Paris. Semaines d’errance. Jusqu’en décembre 1948, il partage la chambre d'Alain Jouffroy, au 4 rue du Dragon.


La rue du Dragon, Paris

Dernier trimestre 1948 : fait partie d'un groupe composé de Sarane Alexandrian, Francis Bouvet, Alain Jouffroy, Jean-Dominique Rey et Claude Tarnaud. Alexandrian appellera plus tard cette petite bande d’amis « le contre-groupe H ». Le groupe se retrouve fréquemment dans l'atelier de Jacques Hérold ou celui de Victor Brauner.
25 octobre 1948 : exclusion de Matta - alors aux États-Unis - lors d’une réunion du groupe surréaliste. Révolté par cette décision, Brauner exprime sa désapprobation. Convoqué par Breton le 8 novembre, il refuse de venir s’expliquer.
8 Novembre 1948 : Alexandrian, Jouffroy, Rodanski et Tarnaud vont à la réunion convoquée cette fois pour Brauner, absent. Les jeunes hommes ayant également refusé de condamner Matta, ils défendent cette position devant le groupe surréaliste. Après leur départ, l’assemblée les exclut comme « membres de la fraction constituée par Victor Brauner ». L’exclusion est officialisée dans le n°4 de Néon, dont le comité de rédaction passe sous la direction de Breton.
10 novembre 1948 : Rodanski écrit un texte en réaction à son exclusion, qu’il conclut ainsi : « Sortis de là, nous nous trouvons libres – mais seuls, éperdument. Nous nous sommes perdus pour trouver en nous le moyen d’être encore digne de la prédestination » (cité in J.-E. Veuillet, « L’impossible ami », p. 65 - sur le déroulement de cet épisode, cf. Victor Brauner, Écrits et correspondance, p. 160-161 et 279-282).

1927-1947 : un jeune poète déporté


30 janvier 1927 : naissance de Stanislas Bernard Glucksmann, à Lyon.
1928 : divorce de ses parents, l’enfant est confié à ses deux grand-mères, à Lyon.
1935-1938 : premiers séjours à Megève.
Un jour de 1938 : Rodanski assiste à une projection du film de Frank Capra, Lost Horizon, qui le marquera à vie.
1939-1943 : suit sa scolarité dans les Alpes française et suisse, ne se présente pas au baccalauréat. Premières fugues. Premiers écrits.
Avril 1944 : entame la rédaction de son journal.
8 novembre 1944 : arrêté par les troupes allemandes à Saint-Dié (Vosges), déporté et forcé au travail dans les usines Lanz (Mannheim). Sur cette période, on lira avec grand intérêt ce site internet et les témoignages d’hommes arrêtés à Saint-Dié en même temps que Rodanski. Ces récits et journaux permettent de découvrir le contexte et l’ambiance de cette période funeste.
Avril 1945 : libération.
1er mai 1945 : retour à Lyon, reprise du journal.
Automne 1945 : première hospitalisation.
Mai 1946 : passe à Paris ; premier contact épistolaire avec André Breton (lettre autographe, folios 1 et 2) alors qu’il connaît déjà Jacques Hérold rencontré à Megève pendant la Seconde guerre mondiale.
Il loge dans un atelier qu'il gardera jusqu'en 1948 sis au 9 rue des Gloriettes, dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon.
Septembre 1946 : retour à Lyon, inscription à l’école des Beaux-arts, rencontre Jacques Borgé et Jacques-Elisée Veuillet, qui deviennent ses amis.
Octobre 1946 : il abandonne les cours aux Beaux-arts.
Fin de l’hiver 1946-47 : annonce à sa grand-mère qu’il veut faire carrière dans le cinéma, suivant en cela le modèle de son grand-père.

Chronologie biographique : introduction


« On publiera le moment venu le reportage de ma vie que je tiens maintenant par le titre : Du milieu de l’aventure au bout du monde ».

Extrait d’un lettre à Claude Tarnaud non identifiée, cité dans le notice biographique de « Mon commencement et ma fin », La Nouvelle Revue de Paris, « Le surréalisme et ses insoumis », (septembre 1988), p. 49.

Cette chronologie ne constitue évidemment pas ce « reportage » prédit par Rodanski. Elle repose sur les références suivantes :

-         les « Repères biographiques » publiés en tête des Ecrits (1999)
-          l’article de J.-E. Veuillet « L’impossible ami » (2001)
-         la chronologie détaillée de F.-R. Simon dans Requiem for me (2010)

Elle est complétée par une série d’informations disséminées au fil des textes de Rodanski ou rapportés par ses amis (pour les références bibliographiques détaillées, se reporter aux rubriques « bibliographie » (ici) et « bibliographie secondaire » (ici, ici et )). Lorsque ces informations sont rarement, voire pas évoquées dans les textes référencés ci-dessus, j’indique la référence bibliographie précise. Enfin, quelques éléments peu fiables et totalement inconnus ont été précisés par Bernard Cadoux, Jean-Paul Lebesson et François-René Simon.

vendredi 18 novembre 2011

Du nouveau sur le blog Rodanski

Le blog Rodanski devient la plateforme en ligne de l'Association Stanislas Rodanski. Sise à Lyon, fondée en novembre 2010. 
L'association prépare une manifestation en hommage à l'écrivain au printemps 2012.
Elle remercie Thomas Guillemin, auteur du premier blog et qui a accepté de transformer son blog de lecteur en blog de l'association.
Notez la nouvelle adresse : http://stanislas-rodanski.blogspot.com/

A signaler également : la pré-publication d'un texte de Rodanski, intitulé Le Club des ratés de l'aventure, dans le catalogue de l'exposition des Éditions du Renard Pâle.