lundi 21 décembre 2015

Alain Jouffroy in memoriam

Alain Jouffroy, 11 septembre 1928-20 décembre 2015




 

 En 1999, Alain Jouffroy participait au portrait radiophonique de Rodanski sur France-Culure.

En 2002 paraissait aux éditions Jean-Michel Place son dernier ouvrage consacré à son ami, Stanislas Rodanski, une folie volontaire. Dès 1966, il en faisait l'un des personnages principaux de son roman Le temps d'un livre.


lundi 19 octobre 2015

Bertrand Lacarelle, La taverne des ratés de l'aventure


Les Éditions Pierre-Guillaume de Roux publient le troisième essai de Bertrand Lacarelle, La taverne des ratés de l'aventure, où Rodanski occupe une place de choix. Contrairement à ses deux premiers livres (Jacques Vaché et Arthur Cravan, précipité), B. Lacarelle ne s'intéresse pas seulement à la trajectoire d'un maudit de la littérature du XXe siècle, mais à une idée - pas seulement littéraire d'ailleurs - celle d'aventure. Rodanski était tout à fait indiqué pour faire surgir ce thème dans notre époque, celle des "vivants-morts" selon B. Lacarelle. Ouvrage nettement plus personnel que les deux précédents, où fiction, autobiographie et essai littéraire se mêlent habilement, La taverne des ratés de l'aventure propose notamment une mise en perspective de la figure de Rodanski dans l'histoire du XXe siècle (sur un mode différent de Pour chorus seul de Patrice Beray). Signalons que quelques photographies y sont reproduites, dont une portrait inédit de Béatrice de la Sablière, qui fut un temps la compagne de Stan.

Présentation de l'éditeur : Pendant près d'un mois le narrateur écrit dans un bistrot découvert par hasard, La Taverne des ratés de l'aventure, rue Gît-le-cœur à Paris. Le lieu a été créé en hommage au poète Stanislas Rodanski par le patron, Bernard Schwartz, ancien parachutiste à la vie légendaire qui a été son ami. Il est fréquenté par Alexis Morenne et son « Club des ratés de l'aventure », spécialiste du poète, et par des habitués étranges (« Néon », Clara, le comte de Sans-Refus) qui accompagnent le narrateur dans sa quête. Ce dernier se plonge dans les bibliothèques sauvages de la taverne et, de lectures en lectures, se met à écrire son propre livre.

Cela commence par un essai sur Rodanski, obsédé par l'aventure et la recherche de la réalité à travers le néant moderne, mais qui a passé la moitié de sa vie dans un asile psychiatrique. Son destin suscite une réflexion sur les liens entre aventure et littérature, une critique de la société de l'image et des « vivants-morts », un appel au réveil encouragé par les chevaliers-poètes et les ratés magnifiques. Dans cette renaissance au sein de la taverne, le narrateur sera guidé par des victimes, des résistants ou des prophètes comme Jack Kerouac, Chrétien de Troyes, Etienne de la Boétie, Thoreau, Baudelaire, Henry Miller, Bernard Lamarche-Vadel, Fritz Zorn, Witold Gombrowicz, Dominique de Roux, Milo Manara, René Daumal, Herman Hesse ou encore George Romero et F.J. Ossang.

mardi 23 juin 2015

Stanislas Rodanski, Rêves - janvier-décembre 1951

Les éditions L’Arachnoïde continuent leur patient travail d'exhumation des maudits et propose un troisième titre de Rodanski, Rêves, un élégant volume de 128 pages qui contient 32 rêves de l’année 1951 accompagnés d'un introductif "Textes blêmes et ratés" magnifique.





Légionnaires d’éternel retour... Volontaires de la mort... Ces termes et d’autres que je n’ai pas retenus s’appliquent à une patrouille allemande. Leur matériel est d’aspect sinistre : on dirait des instruments de supplice. Composés des bandes de métal d’un jeu de « meccano », ces instruments s’attachent aux pieds et aux mains, griffes de fer et gantelets de même métal. Jusqu’à la casquette de la Wehrmacht qui est formée de bandes de fer. Sur le front, je vois la patrouille à l’œuvre. Chacun est spécialisé dans l’usage d’un des instruments décrits. Ils creusent une tombe carrée dans la terre noirâtre. C’est très dangereux car nous sommes aux avant-postes de la ligne de feu. Mais il y a des compensations. Il arrive que l’on arrête une patrouille anglaise (je suis surpris que les Allemands aussi aient fait des prisonniers. Je croyais qu’ils avaient perdu la guerre) et cela permet d’avoir des caisses de whisky. Le whisky est en rapport direct avec le danger.


Édition limitée à 700 exemplaires sur Fedrigoni, qui constituent l’édition originale de Rêves
ISBN 978-2-919030-18-7   -    17 €

mercredi 28 janvier 2015

Tarnaud and co on sale

Presque un an jour pour jour après une première vente contenant une partie des archives de Claude Tarnaud, la maison Auction Art récidive en en proposant une largement consacrée à l'ami de Rodanski. Pour les passionnés du surréalisme d'après 1945, le catalogue est une véritable mine d'informations. Il serait ici bien trop long de présenter dans le détail toutes les œuvres de l'auteur de La forme réfléchie qui y sont révélées. Pour les découvrir, cliquez sur la photo de Tarnaud ci-dessous. 

http://www.auctionartparis.com/ventes-aux-encheres-302/2015-02-11-claude-tarnaud-et-les-annees-pop-avant-garde

Quelques documents retiennent cependant l'attention des rodanskophiles. Le plus impressionnant est un dessin attribué à Stan dont le réalisme cru tranche nettement avec les dessins oniriques (sans doute automatiques) présentés lors de l'exposition "Les horizons perdus de Rodanski" et dont certains sont reproduits dans Éclats d'une vie.

http://www.auctionartparis.com/ventes-aux-encheres-302/2015-02-11-claude-tarnaud-et-les-annees-pop-avant-garde/70926-rodanski-stanislas-dessin-original-au-verso-dun-billet-signe-16-x-11-cm-sous

Au verso du dessin figure cette note autographe :
ces mots pour vous « accuser » sur cette carte réception de votre envoi et vous en remercier. Je suppose que le courant de septembre me verra Paris vous aussi alors. T.A.V. St. Rodanski 
De toute évidence, cette carte postale faite-main par Rodanski est adressée à Tarnaud lui-même.


Figurent également à cette vente deux lettres de Julien Gracq à Tarnaud dont l'une contient un long paragraphe consacré à Stan. Puisque Gracq mentionne au passé l'internement de Rodanski à Villejuif, la lettre ne peut dater que du 26 avril 1953.

http://www.auctionartparis.com/ventes-aux-encheres-302/2015-02-11-claude-tarnaud-et-les-annees-pop-avant-garde/70806-gracq-julien-deux-lettres-autographes-signees-a-claude-tarnaud-paris-deux-pag

Le passage concernant Stan :

J'avais égaré votre adresse et c'est Rodanski venu me voir hier, qui me l'a donne. Je l'ai trouvé en excellente forme et j'ai eu grand plaisir à bavarder avec lui quelques heures. Le récit de ses expériences oniriques et autres de ces dernières années est passionnant : il est étrange d'ailleurs, quand on a vu où il a passé (j'étais allé l'an dernier à Villejuif) de lui trouver cette espèce de sagesse. Il songe à s'embarquer sur un cargo cet été comme secrétaire de bord et m'a laissé un manuscrit que je commence à lire avec grand intérêt. Naturellement nous avons parlé de vous.

Enfin, comme lors de la précédente vente, une dessin de Béatrice de la Sablière, qui fut un temps la compagne de Stan, est également révélé dans le catalogue.

http://www.auctionartparis.com/ventes-aux-encheres-302/2015-02-11-claude-tarnaud-et-les-annees-pop-avant-garde/70843-la-sabliere-beatrice-de-dessin-original-a-lencre-de-chine-et-aquarelle-16-x-1

(cliquez sur les images pour accéder aux lots sur le catalogue de vente en ligne)